Les Foyers communautaires, d’hier à aujourd’hui…

 

Fondées en 1946 à l’initiative du chanoine Joseph Robert (1898-1987), curé-archiprêtre de Lugny à compter de 1935, Les Foyers communautaires, association régie par la loi du 1er juillet 1901, ont su évoluer au cours de leurs 73 années d’existence.

Ci-après, quelques-unes des principales « dates » ayant ponctué l’évolution de cette association qui, avec près de trois-quarts de siècle d’existence, est l’une des plus anciennes de Lugny.

1940 . Alors que la guerre a été déclarée, l’équipe pastorale qui entoure le père Robert, fondateur en 1935 d’une communauté religieuse séculière composée de prêtres et de laïcs, comprend bien les besoins de la population de Lugny et des environs. « La population rurale semble oubliée. Cependant, là comme ailleurs, les besoins sont multiples : mortalité infantile, tuberculose, mauvaise hygiène, alcoolisme, paupérisme, sévissent, hélas, autant qu’en ville. La campagne […] s’affaiblit dangereusement. D’autre part, on la déserte de plus en plus ; ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on s’émeut de l’exode rural. Pour l’enrayer, il faut améliorer le sort du paysan, rendre la vie "meilleure". » A des fins de « transformation morale du pays », alors qu’une assistante sociale diplômée a été recrutée, un « service social rural » est fondé le 16 janvier 1940 pour « aider la population rurale dans tous ses besoins, tant au point de vue social […] qu’au point de vue médical […]. ».

Dans les faits, ce service proposera : visites et soins à domicile, projets à orientation éducative (cours ménagers pratiques, soutien scolaire, création d’une bibliothèque, instauration d’une cantine scolaire, consultations de nourrissons…), accueil, hébergement, tout cela grâce au soutien de plusieurs « assistantes communautaires » qui, sous la responsabilité de Mlle Marie-Louise Simphal (1904-1985), « travaillent en coordination et parallèlement avec le clergé communautaire ».

1943 . Créer une association nouvelle devient chaque jour un peu plus évident pour répondre aux charges matérielles et structurer les services proposés à la population du Haut-Mâconnais, notamment à partir de la création officielle en mai 1943 d’une école, instituée à des fins d’évangélisation, dans le l’espoir de créer localement de futurs foyers chrétiens. Ses effectifs ne cesseront d’augmenter : 5 élèves en mai 1943, 9 en octobre suivant, 25 en octobre 1944, 35 à la rentrée suivante… 

1946 . Le 15 décembre 1946, l’association « Les Foyers communautaires » est créée, et ses statuts déposés en l’étude de maître Claude Ravat, notaire à Lugny. Les Foyers succèdent au « service social rural » fondé sept ans plus tôt et ont le général Henri de Benoist de Gentissart (1908-1975) pour premier président. Ses objectifs sont aussi larges qu’ambitieux : l’entraide et « l’éducation populaire sous toutes ses formes ». « L’idée de coopération forte nécessaire à l’efficacité des projets impose en quelque sorte le nom de l’Association : Foyers communautaires ». Les statuts mentionnent deux apports de propriétés, consistant en deux ensembles de bâtiments achetés l’un en décembre 1941 par Mlle Simphal et l’autre en avril 1946 par le chanoine Robert.

1947 . Deux communautés (la communauté de prêtres et la communauté des « assistantes communautaires ») gèrent deux écoles : une école de filles et une école de garçons, installées dans deux endroits différents du bourg (rue de la Folie et au château). L’encadrement est entièrement bénévole : cours dispensés par des séminaristes en stage pour l’école de garçons et par des jeunes filles venant « s’essayer » à la vie communautaire avant de rentrer dans les ordres à l’école de filles.

1948-1960 .  Au cours des années, Les Foyers communautaires deviennent le support de nombreuses activités qui iront en évoluant au cours des décennies : création de structures scolaires et d’internat(la responsabilité des structures scolaires étant confiée à l'abbé Robert Pléty qui en sera le directeur jusqu'à sa retraite en 1986), centre de rencontres avec conférences et structure d’hébergement à la « maison Maillot » (actuelle « Maison des Foyers »), aide aux plus démunis dont le tiers-monde, école de sport, camps de vacances, voyages et pèlerinages…

1960-1997 .  La loi Debré, votée le 31 décembre 1959, contractualise les rapports entre l’État et l’enseignement privé et, de ce fait, impose une restructuration des activités liées au fonctionnement de l’école, devenue « groupe scolaire sous contrat avec l’État », ce qui permet aux enseignants d’être rémunérés par des fonds publics. Un « organisme de gestion de l’enseignement catholique » (ou OGEC) est alors créé pour gérer le groupe scolaire installé rue de la Folie (école) et au château (collège) tandis que Les Foyers communautaires, quant à eux, recentrent leur action sur les activités d’hébergement et le domaine périscolaire : internat, demi-pension, activités de loisirs, camps de vacances).

Concernant cette période, nombre d’anciens évoquent, entre autres souvenirs, les séances de cinéma, les conférences, les voyages, les activités artistiques telles que la sculpture et la peinture, la pratique de nombreux sports puis la culture scientifique et informatique dès 1980, l’ouverture au monde, toutes ces activités ayant été pratiquées grâce aux Foyers communautaires lors de leur jeunesse.

1997 .  Les effectifs de l’internat ayant fortement baissé notamment en primaire, Les Foyers communautaires, afin d’optimiser les charges financières, cèdent à l’OGEC du groupe scolaire privé (officiellement baptisé « La Source » en 1993) la gestion des internats et de la demi-pension. En ce qui concerne l’ensemble immobilier dont les Foyers sont propriétaires depuis leur fondation (bâti qui, depuis toujours, a été mis à la disposition du groupe scolaire privé, dans sa quasi-totalité), l’association, afin de soutenir l’œuvre scolaire initiée cinquante ans plus tôt par le chanoine Robert, décide de signer avec l’OGEC un bail emphytéotique prévoyant la mise à disposition de ce bâti contre le versement d’un loyer annuel purement symbolique (bail qui, vingt-deux ans plus tard, est toujours en vigueur).

Cette évolution marque un tournant pour l’association qui, dès lors, recentrera ses activités sur les possibilités « de services d’entraide et d’éducation populaire sous toutes ses formes », buts qui figurent dans ses statuts. Elle s’appuiera pour cela sur les capacités offertes par le siège social de l’association, celle-ci étant installée depuis sa fondation dans le vaste bâtiment que constitue la « maison Maillot », désormais dénommée « Maison des Foyers » (avec parc clos attenant) : mise à disposition de logements pour des membres fondateurs des Foyers ; hébergement d’enseignants, de salariés ou de réfugiés albanais ; mise à disposition de salle de réunion, prêt du parc pour des associations partenaires.

Aujourd’hui

En 2019, le projet des Foyers communautaires se décline toujours dans le strict respect des « axes » définis par les statuts de l’association, mais en s’adaptant à une société ayant profondément évolué.

Comme lors de sa fondation, l’association garde sa vocation d’accueil et d’hébergement. La « Maison des Foyers » et le parc clos attenant offrent diverses possibilités : espace bureau avec hébergement possible, espace de coworking, hébergements en colocation avec espace cuisine-office commune, mise à disposition de salle de réunion ou réception avec cuisine-office.

L’association met également en œuvre de nombreux projets rejoignant cet aspect culturel et d’ouverture des Foyers communautaires :

- mise en lumière du fondateur des Foyers, monseigneur Joseph Robert, avec baptême du parc à son nom, conférence et édition d’un ouvrage retraçant sa vie et son œuvre grâce aux travaux menés par Frédéric Lafarge, historien de Lugny;

- exposition des œuvres de Licette Agostini, première directrice de l’école et institutrice durant 40 ans mais également artiste émérite ;

- participation financière à des restaurations d’œuvres de l’artiste Michel Bouillot exposées en l’église de Lugny (cette personnalité du Clunisois débuta sa carrière à Lugny en 1949, comme professeur de dessin) ;

- labellisation du hêtre pourpre du parc du château par l’association A.R.B.R.E.S (en lien avec Lugny Patrimoine), arbre bicentenaire du parc Monseigneur Joseph Robert, avec l’engagement de le protéger ;

- création d’un site internet permettant la diffusion d’informations, le lien entre les adhérents ainsi qu’une communication « ouverte » destinée à un large public ;

- partenariat avec d’autres associations (Amicale des Anciens élèves de l’école privée « La Source », Présence Robert Pléty, Lugny Patrimoine, association nationale A.R.B.R.E.S.) pour conduire des projets communs ;

- sauvegarde du patrimoine historique du quartier du château avec la réfection de la façade et de la tour Est de la « maison Maillot », siège de l’association (bâtiment ayant abrité avant la Révolution les anciennes écuries du château des seigneurs de Lugny).

D’autres projets sont à l’étude, les Foyers communautaires ayant appris de leur longue histoire la nécessaire adaptation aux changements sociétaux, tout en demeurant fidèles à l’esprit innovant de leurs fondateurs.

 

Le hêtre pourpre labellisé du parc Monseigneur Joseph Robert.

Le hêtre pourpre labellisé du parc Monseigneur Joseph Robert.

Monseigneur Joseph Robert, fondateur des Foyers communautaires.

Monseigneur Joseph Robert, fondateur des Foyers communautaires.

La

La "Maison des Foyers" peinte par Licette Agostini, première directrice de l'école privée.

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